Il est étonnant de lire la vie d'un(e)autre, son intime; en même temps, il y a cette sympathie - au sens premier du terme : "ressentir avec" - si humaine qui nous fait dire "et si la vie me faisait vivre cela ?".
Hyam Zaytoun s'est un soir endormie enrhumée et embêtée d'une dispute avec Antoine, son mari. Un bruit inhabituel la réveille la nuit, est-ce une blague dudit mari ? elle en est familière. Les Parques en ont décidé autrement : Antoine fait un infarctus. En attendant les pompiers, elle pratique un massage cardiaque, essayant de garder la tête froide, surtout pour ses deux enfants. Et puis, l'hôpital, l'attente, l'opération, le coma médical...
Il y a la stupeur et le temps qui semble s'arrêter. Il y a le devoir de rester droite, de ne pas couler malgré le drame. Il y a la peur.
Et puis en même temps la foi, l'accompagnement, les souvenirs chuchotés au creux de l'oreille peut-être pas endormie, ce qu'ils sont l'un pour l'autre, ce qui les lie. Hyam est l'Eurydice d'Antoine...
Et l'amour...
J'ai refermé ce livre la gorge serrée, émue et heureuse. Cet amour est si beau, la peur de perdre quelq'un que l'on aime si humaine, si belle.
Un récit à fleur d'émotion, intime et pudique dont la portée dépasse le personnel.
Bouleversant !
"Je ne connaissais pas notre bonheur." p.69
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