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Photo du rédacteurStéphanie Loré

"Sans jamais atteindre le sommet" Paolo Cognetti chez Stock


"Au fond, le seul courage qui soit exigé de nous est celui qui nous permet d'affronter ce que nous pouvons rencontrer de plus étrange, de plus singulier, de plus inexplicable."

Rilke



Ah ! Paolo - et oui, mon coeur l'appelle par son prénom - et son magnifique roman "Les Huit Montagnes", roman de silence, d'espaces nus et d'amitié. Le revoici avec un nouvel opus d'une ineffable beauté et d'une profonde sagesse.

Fin 2017, Paolo a fait un voyage dans le Dolpo, région sise au nord-ouest du Népal, périple vers un Tibet qui n'existe plus, un royaume perdu, à l'image de la page qu'il tourne : il a 40 ans et la jeunesse n'est plus. Un voyage comme le symbole du passage à l'âge adulte. Avec guides, mulets, porteurs - 47 hommes et animaux confondus -, il a gravi des sommets, accompagné de quelques précieux amis.

"() les amitiés ne sont pas des choses qu'on regarde arriver les bras croisés : il faut poser des fondations, construire, se lancer dans des entreprises mémorables pour l'avenir." p.13

Pas à pas, il nous partage ses découvertes, ses réflexions, ses sensations, ses émotions. En montagne, on s'habitue à un temps qui s'écoule autrement. Marcher devient la mesure de ce temps et de l'espace. Et même à plusieurs, l'on est seul. Il découvre le plaisir simple et nécessaire de se remettre en chemin et de découvrir des pans nouveaux du monde. Là, il se contente de peu et ne désire pas plus. Contrairement au monde quotidien des villes, à l'opposé du désert du réel où nous passons nos heures dans l'oubli de soi, l'isolement et le silence, là-bas, favorisent un retour à soi, portent à un essentiel. Il vagabonde en pensées sur des questions telles que le rapport à l'autre, l'authenticité de la montagne colonisée par la ville - y a-t-il encore des endroits purs ? -, la spiritualité - se déclarant de confession "pacifiste".


"Je me souviens que le pèlerinage tibétain le plus important consiste à faire le tour du mont Kailas, qui est sacré dans cette culture. "Kora" en tibétain, "circumambulation" en français : les chrétiens plantent des croix au sommet des montagnes, les bouddhistes tracent des cercles à leur pied. A mes yeux il y avait de la violence dans le premier geste, de la bienveillance dans le second : un désir de conquête contre un autre de compréhension." p.34


A la question de savoir pourquoi il a quitté son cadre douillet pour voyager à la dure, il ne sait que répondre. Un pèlerinage ? trop prétentieux ! Peut-être la découverte d'un inconnu et l'envie de se reconnecter à soi... une aventure à vivre à l'évidence.


Paolo sait capter la beauté et est sensible à la grâce des silences.


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