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Photo du rédacteurStéphanie Loré

"Par les routes" Sylvain Prudhomme chez Gallimard, coll. "L'Arbalète"



Sacha n'en peut plus de Paris qu'il quitte pour "V.", village de Provence. Il est écrivain et espère retrouver là un second souffle, l'inspiration qui l'a quitté. Dans l'isolement et le calme, il pourra à nouveau se concentrer, plus encore se reprendre, renaître. Il a 40 ans et ne peut accepter qu'il existe dans nos vies une frontière au-delà de laquelle nous ne "devenons" plus mais nous "sommes". Il est à un âge où l'on est plus lourd, plus attaché à soi et pétri d'habitudes, cependant il veut encore croire aux possibles à venir.

L'un d'eux se trouve précisément à V. en la personne de l'Autostoppeur - surnom donné jadis par Sacha à son ami adepte du pouce levé -, perdu de vue depuis dix-sept ans.

Dès leur prime rencontre, l'entente fut immédiate malgré leurs tempéraments opposés. Sacha a toujours le nez plongé dans un livre, l'Autostoppeur lui conseille de vivre, vivre ensuite il lira. Lui a fait de l'autostop une nécessité vitale, il aime les rencontres, aussi les rendez-vous avec lui-même. Il ne fuit rien et recherche l'adrénaline du départ, la sensation palpable du nouveau. Aujourd'hui marié et père, il n'a pas renoncé aux routes, à la liberté promise, ce qui intrigue et fascine Sacha : que recherche-t-il donc, s'il y a bien là-derrière une quête ? Qui du prévoyant ou du risque-tout a raison ?


Ce roman à la nostalgie douce, poétique et peu commun nous dit que la vie n'est pas toujours que grâce et légèreté, et qu'à refuser le sérieux l'on est parfois perdant. Une vie dont souvent le sens nous échappe, à rechercher un absolu, une perfection inatteignable. Le constat peut sembler doux-amer, cependant Sylvain Prudhomme, dans une prose sensible et mélodieuse, nous réconforte de cet horizon toujours présent, fenêtre ouverte sur l'inattendu, la beauté d'une rencontre, la liberté. Loin des conventions et de tout diktat, il est essentiel de se grandir soi pour que nos relations soient sincères et profondes. Et il y a bien des façons d'arpenter le monde, de traverser des contrées, d'entendre des vies...

Une ode à l'amitié et l'amour qui consent aux choix de l'autre, sans condition.


"Il y a deux options face au destin : s'épuiser à lutter contre. Ou lui céder. L'accepter joyeusement, gravement, comme on plonge d'une falaise. Pour le meilleur et pour le pire." p.18


A paraître le 22 août 2019.

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