Un avant-gardiste recueil d'articles - pour la première fois réunis -, écrits par l'auteur lors de son exil en Argentine au début des années 40. Ils sont consacrés à la femme sud-américaine et, à mon sens, à toutes les femmes.
Gombrowicz veut une femme libre, assumée, édifiant un nouveau rapport à l'homme. Contre le conventionnel, l'atavisme trivial et insignifiant - "Le culte de la tradition est une chose magnifique, mais celui qui ne fait qu'imiter les ancêtres les imite mal car, s'il leur est identique en tous points, il lui manque d'être créateur comme eux l'étaient"-, il prône la liberté d'expression et la compréhension mutuelle entre les sexes. La femme n'est ni ange, ni jolie fleur, ni petite fille, elle est FEMME. Il est inutile qu'elle s'infantilise ou se laisse traiter telle, elle se doit d'agir et de réagir - "aucune femme dans aucun pays civilisé ne peut tout permettre à l'homme". Il réfléchit à la création d'un ministère des Affaires érotiques qui veillerait au plaisir, au désir, au bonheur. En accord complice, la femme et l'homme ont la faculté de se transformer et de se révéler à eux-mêmes. Anaïs Nin n'a-t-elle pas écrit : "L'érotisme est l'une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie."
Gombrowicz, féministe avant l'heure ?
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