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Photo du rédacteurStéphanie Loré

"Les amants de Coney Island" Billy O'Callaghan chez Grasset

Dernière mise à jour : 2 avr. 2019



Michaël et Caitlin sont proches de la cinquantaine. Depuis près de trente ans, ils sont amants. Depuis près de trente ans, ils se retrouvent le premier mardi de chaque mois à Coney Island, repaire de leurs étreintes.

Ils se sont rencontrés à l'aube de leur vie d'adultes, jeunes gens encore innocents aux projets frémissants. Tous deux déjà mariés, ils ont joyeusement succombé à la force-aimant qui les a attirés l'un à l'autre. Il y avait là une belle histoire à vivre...

Les années ont passé avec leur flot d'écorchures et d'occasions manquées, sans qu'ils faillent jamais à un seul de leurs rendez-vous. Bien au-delà de la douleur de l'attente, il y a le jeu du désir poussé à sa perfection, les appétits aiguisés, l'excitation portée à des hauteurs de vertige.

Si la passion des débuts s'est fait sage flamme, un lien indéfectible les lie, tissé de profonde tendresse et d'une sincère connaissance. Sans l'autre, leur univers se déstabilise. Le coeur vieillit, le corps reste vif.


Il est risqué de faire de l'intime le thème principal d'un roman sans verser à un moment dans la mièvrerie. Billy O'Callaghan évite l'écueil et, d'une plume délicate, nous raconte une histoire des émotions, du chagrin le plus profond à la joie la plus exultante, usant d'images choisies avec justesse et sensibilité.

Il décrit les différentes facettes du couple, l'évolution des sentiments, l'érosion lente qui peut surgir malgré tout, malgré nous, comme une lassitude à laquelle l'on peine à trouver une cause. L'amour serait-il ce fragile équilibre entre l'indéfinissable et le familier ?


"Les amants, ceux qui survivent, apprennent à se contenter des miettes, à tirer le meilleur parti de ce qu'ils ont, de toute chose. Ils mentent, trompent, trahissent, ils font tous leurs efforts et plus encore pour empêcher la douleur déchirante du manque de les écarteler, membre après membre, et de leur fendre le corps du bas-ventre à la gorge." p.219

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