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Photo du rédacteurStéphanie Loré

"La fuite du cerveau" Pierre-Henry Gomont chez Dargaud


Pierre-Henry Gomont s'empare d'un épisode de l'Histoire pour une bande dessinée hilarant road-movie : le vol du cerveau d'Einstein.

Nous sommes dans le New Jersey, le 18 avril 1955, Einstein est mort dans la nuit. Thomas Stolz, pathologiste à l'hôpital de Princeton, est chargé de l'autopsie. Thomas voulait devenir médecin mais, vu ses notes honorables certes mais médiocres quand même, il découpe de la viande froide. Et puis, jaillit l'idée : s'emparer du cerveau de l'éminent savant pour l'étudier. Voilà Stolz revêtu de la cape de l'explorateur, aventurier de l'impossible en route vers la gloire avec ses futures exceptionnelles découvertes sur le foyer de l'intelligence humaine. Sauf que...


Sauf que... Einstein, en chair et en os mais décapité, le suit dans sa cave et veut l'assister dans ses recherches.

Sauf que... Albert sort et on le reconnaît.

Sauf que... la presse lui colle au train et le piste partout où il va.

Sauf que... le FBI s'en mêle... et s'emmêle.

Sauf que... seule la neurologue Marianne qui lui plaît furieusement est la seule à pouvoir étudier le cerveau mais reste à convaincre.


L'auteur du si personnel et remarquable "Malaterre" revient avec une comédie échevelée et rocambolesque où un Einstein au crâne évidé se fait débonnaire et coquin - que les idoles chutent ! -, un bon papy débordé, comme toujours au cours de sa vie, qui va aimer ce pauvre gars, méconsidéré par sa femme, amoureux transi et à l'éthique douteuse, ne voulant aucun mal à son cerveau. Notons que dans la vraie vie, Stolz a conservé le cerveau quarante ans sans y toucher, telle une relique magique.

Le trait est vif et nerveux, les membres étirés et les expressions hallucinées dans des cases aux teintes comme des lavis qui mélangent polar, flashbacks, courses poursuites, rêves. C'est joyeux et fantaisiste.

On peut y voir une dénonciation de l'arrivisme de certains "pontes" en sciences, du sensationnalisme recherché par une certaine presse, du danger d'idolâtrer.


Laissons donc au cerveau ses insondables mystères dont celui, dixit l'auteur, de raconter des histoires, besoin vital, "des histoires vraies, comme des histoires fausses. Des histoires avec des images, des histoires avec des mots, et dans le cas présent, car nous ne sommes pas avare, avec les deux."




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