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Photo du rédacteurStéphanie Loré

"La commode aux tiroirs de couleurs" Olivia Ruiz chez Lattès


A la mort de sa grand-mère, la narratrice hérite de sa commode aux nombreux tiroirs, ce meuble qui, lorsqu'elle était petite fille, éveillait sa curiosité et son imagination. Il est imposant dans son minuscule appartement mais si chargé de souvenirs. Elle passe la nuit à ouvrir les tiroirs les uns après les autres, y découvrant les objets laissés par son Abuela et les lettres qui apportent un éclairage sur sa vie.

Il y a un pendentif représentant Saint-Christophe, patron des voyageurs, elle qui a si peu voyagé; il y a un carnet renfermant les précieux poèmes d'amour de Rafael, une rencontre coup de foudre; il y a l'acte de naissance de son premier enfant, celui de Rafael mort pour défendre sa patrie sans jamais voir sa fille, mère de la narratrice; il y a un sac de graines, celui donné lors des baptêmes et qui offrait à chaque naissance de planter un arbre; il y a un foulard bleu, symbole de vengeance; il y a un billet de train, un retour en Espagne; il y a un baromètre, celui qui donnait aussi les humeurs de la famille et une enveloppe qui contient la lettre de la mère de la narratrice, morte en couches parce qu'elle était hémophile.


Cette commode raconte un passé, celui d'une femme et de celles qui l'ont entourée, et elle est promesse d'avenir. Elle raconte une vie faite d'exil, de chagrins - "(...) certaines douleurs sont si grandes que l'on n'a plus rien à donner, même à l'être le plus cher à son coeur." -, de choix, de doutes mais jamais de renoncement. Elle parle d'amour et de feu, celui qui nous fait croire en un horizon.

Le roman d'Olivia Ruiz ne marque pas par son style, certes agréable sans être renversant, mais par ce qu'il nous dit, à savoir que nous sommes forgés d'héritages qu'il nous faut comprendre pour s'en défaire ou s'en nourrir. Au fil des pages, de l'émotion et de la sensibilité.

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