Dans le volume 1 de "L'âge d'or", Tilda se voit usurper le trône du royaume de son père qu'elle chérissait. En effet, sa mère, qui a d'autres projets, y assied son fils encore trop jeune pour régner, malléable. Tilda, envoyée en exil, se promet de revenir conquérir ses terres.
Le volume 2 raconte la lutte à feu et à sang pour y parvenir. Mais les caisses de Tilda sont vides, cela fait des mois que ses soldats n'ont pas reçu de solde, des mois qu'elle se refuse à faire alliance avec les insurgés de la péninsule parce qu'elle se considère trahie par celui qui était un ami. Aveuglée par la vengeance, elle est devenue trop dure, guidée par un mystérieux coffre impossible à tenir en mains, d'où jaillit une lumière incandescente qui lui empêche de voir l'essentiel et l'aiguillonne vers le combat à mort. Le Petit Paul, pensant y trouver de quoi calmer sa faim, arrive à approcher le coffre sans mal et à lire le livre qu'il contient. Son innocence, sa simplicité d'esprit en font un être pur, dénué de toute mauvaise pensée. Il permettra à Tilda d'ouvrir les yeux.
Une bande dessinée qui ressemble aux tapisseries moyenâgeuses, aux personnages en longueur, aux aplats de couleurs. Si le tome 1 baignait dans le bleu, celui-ci se pare de rouge, rouge égoïsme, rouge sang, rouge rage. La narration est épique et se double de revendications politiques et féministes. Elle est à la fois onirique et très moderne, donnant un rôle central à la femme et nous parlant de cet âge d'or où les hommes vivaient en paix et heureux, où aucune félicité n'existait au détriment de son prochain, où l'entraide était mutuelle, les hommes frères. Tilda, proche de devenir un monstre comme sa mère et son frère, se réveille à temps, guidée de l'au-delà par son père et par le mystérieux livre. La soif de pouvoir fait sombrer dans la folie et consume. Au final, nous seuls décidons de ce que nous faisons de notre destin.
Un chef-d'oeuvre à tous points de vue, intelligent et magistral.
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