L'auteure nous plonge dans l'intime d'une famille, égrenant quelques dates comme autant d'instantanés de vie, autant de pièces de puzzle qui dessinent le portrait d'un fils, André.
André est le fils unique de Gabrielle dont il porte le nom, Léoty. Elle l'a mis au monde sur le tard, n'a jamais avoué le nom du père et a confié l'éducation de son fils à sa soeur Hélène. En grandissant, André s'interroge sur ce père inconnu - sait-il qu'il existe ? -, finit par entamer des recherches et découvre ainsi une face de sa mère dont il ignorait tout.
Le roman de Marie-Hélène Lafon est un bijou de sensibilité et d'élégance, ouvrant à d'essentielles interrogations : par quoi se définit une vie ? que sait-on des abîmes de solitude de nos proches ? que cachent les apparences ? dans quel matériau sont forgés les liens familiaux ? ne pas dire, est-ce mentir; n'a-t-on pas droit à un jardin secret ?
Le style de l'auteure est flamboyant d'odeurs et de couleurs, ses mots dessinent de véritables tableaux. Nous sommes projetés aux côtés des personnages, réagissant et ressentant comme eux. Tant il est vrai que la mémoire, plus qu'intellectuelle, est sensuelle, sensitive, hantée de parfums, de couleurs, de sons, de sensations...
"La mort nous délivre du secret."
"Le sang n'est rien."
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