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Photo du rédacteurStéphanie Loré

"Femmes sans merci" Camilla Läckberg chez Actes Sud


"Femmes sans merci" est une novella parue avant le roman "La cage dorée", comme un brouillon de celui-ci, un test-choc.

Nous y rencontrons trois femmes.

Ingrid est une belle femme, intelligente et affûtée, qui a renoncé à une carrière de journaliste déjà au faîte pour celle de son mari, responsable d'un journal de renom. Il est essentiel que quelqu'un veille sur leur fille Lovisa, n' est-ce pas?

Birgitta est l'institutrice de Lovisa, proche de la retraite. Elle est toujours souriante, chaleureuse, attentive. Elle rêvait d'avoir une fille à laquelle offrir sa superbe maison de poupée, elle a eu deux fils, des jumeaux qui font peu de cas d'elle.

Victoria a dû fuir sa Russie natale parce que sa vie est menacée depuis que le séduisant mauvais garçon qu'elle fréquentait a été assassiné devant ses yeux. La solution trouvée par sa mère est de se marier avec un étranger. Et la voilà installée en Suède.

Ces trois femmes ne se connaissent pas, n'ont rien en commun si ce n'est d'être victimes de violences sourdes ou tonitruantes de la part de leurs époux. Ingrid apprend que Tommy la trompe éhontément, elle a tant sacrifié pour lui ! Birgitta refuse de prendre rendez-vous pour un examen médical suite aux résultats d'une prise de sang qui montre des cellules cancéreuses. Elle ne veut pas montrer son corps couvert d'ecchymoses, témoins des coups donnés par son mari. Victoria a épousé Malte, un Suédois obèse qui, après s'être montré doux comme un agneau, a révélé sa vraie nature, celle d'un homme vulgaire, alcoolique et malpropre qui lui a confisqué son passeport.

Leurs situations semblent sans issue, l'avenir guère lumineux. Et pourtant.... Elles se rencontrent sur un site de femmes battues et humiliées et s'échangent quelques messages qui se concluent par cette évidence : elles doivent faire justice, se sauvegarder... et tuer leurs maris. Sans rien savoir l'une de l'autre, sans se rencontrer, chacune prend en charge le mari de l'une d'elles. Et vive la liberté !


Camilla Läckberg ne sauve aucun homme, ni dans "La cage dorée" ni dans "Femmes sans merci". Ils sont des porcs lâches et égoïstes. J'avoue que si le tableau est exagéré, il est également follement réjouissant. L'auteure s'amuse du crime parfait et transforme les femmes en Wonder women, il est vrai que la fatale goutte d'eau a fait déborder leur vase et leur a donné une niaque irréductible. Elle surfe certes sur la vague d'une actualité brûlante mais le fait avec talent. C'est grinçant, surprenant et jubilatoire.

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